Interrogé sur la réalité d’un risque de pénurie d’électricité par le magazine Capital, Gérard Mestrallet a estimé qu’il existe un risque de pénurie d’électricité « si rien n’est fait ».
« Depuis 20 ans, il n’y a pas eu assez d’unités construites en Europe. Or en France, par exemple, la consommation augmente de 3% par an depuis 2003, soit 3.000 MW » a-t-il déclaré.
« Après avoir vécu dans l’illusion que le nucléaire avait créé des surcapacités, les experts reconnaissent aujourd’hui pour la première fois que nous risquons de manquer d’électricité dès 2008 », dit-il.
« Tout y concourt », selon M. Mestrallet, qui cite l’arrêt programmé du nucléaire allemand et le déclin des gisements de pétrole de la mer du Nord. « L’Europe n’aura plus ni pétrole ni gaz à moyen terme et va devoir importer la quasi-totalité de ses énergies fossiles », affirme-t-il.
M. Mestrallet relève que « la fourniture de courant est déjà tendue dans certaines régions comme la Bretagne et le sud de la France ».
Selon lui, la responsabilité en revient à la Commission européenne qui « s’est jusqu’à présent focalisée sur l’ouverture de la concurrence et ne s’est pas intéressée aux perspectives d’approvisionnement en énergie et d’interconnexions entre les pays ».
Le patron de Suez préconise d' »investir rapidement et massivement dans de nouvelles capacités de production d’énergie », pour rester compétitif.