Des partis de gauche et des défenseurs de l’environnement ont dénoncé lundi la « répression » menée contre les militants anti-OGM, notamment le week-end dernier à Solomiac, dans le Gers.
José Bové et six autres manifestants ont été interpellés dimanche soir par les forces de l’ordre lors d’une manifestation, dispersée sans ménagement par les forces de l’ordre, contre les organismes génétiquement modifiés.
Les manifestants, qui étaient environ 500, s’étaient réunis à l’appel du collectif « Faucheurs d’OGM » pour faucher un champ de maïs transgénique. Plusieurs d’entre eux ont été blessés.
« Les poursuites engagées marquent tout à la fois la démesure répressive dont ce gouvernement a pris l’habitude et l’arbitraire dont il ne cesse de faire preuve », estime la Ligue des droits de l’homme dans un communiqué.
Pour la LDH, « ces plantations ou essais n’ont été précédés d’aucun débat démocratique et ont été imposés, y compris aux agriculteurs voisins ».
Elle appelle donc l’institution judiciaire, qui a engagé des poursuites contre de nombreux « faucheurs volontaires », dont l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne José Bové et le député Vert Noël Mamère, « à ne pas céder aux désirs du gouvernement ».
Le Parti communiste, qui réclame un moratoire sur la culture OGM de plein air, a également « condamné la répression musclée » contre les militants anti-OGM.
« Ces hommes et ces femmes défendent la santé publique en refusant la culture OGM en milieu ouvert. Au fond, ils et elles demandent l’application stricte du principe de précaution », écrit-il.
Du côté des écologistes, Greenpeace a dénoncé la « répression sans précédent menée par les forces de l’ordre » dans le Gers, sans pour autant appeler au fauchage de champs où sont cultivés des OGM.
L’organisation préfère en effet centrer son action sur la publication de listes de produits contenant des OGM afin d’inciter les Français à ne pas en consommer et de « casser le marché ».
La Confédération paysanne a également condamné « cette débauche de violence policère totalement disproportionnée ».
« Alors que 80% de la population se déclarent contre les OGM, l’Etat n’oppose à leurs inquiétudes que la violence et la répression. Il choisit de protéger les intérêts financiers des entreprises de biotechnologies contre le souhait de la population« , déclare-t-elle.