La crise du Coronavirus n’a pas que des inconvénients. Nous sommes toujours masqués certes mais la nature elle, respire un peu mieux depuis le début de cette crise ! La crise économique à venir va faire bien des ravages sur nos revenus, nos modes de vies et notre manière de consommer. C’est peut-être le début de la fin du consumérisme anthropique…ou au moins la fin du début ? So What ? N’est-il pas grand temps de revenir à une consommation plus responsable ? A un mode de vie plus en accord avec la préservation des ressources et du climat dans le respect des générations futures ? N’est-il pas grand temps d’arrêter de trouver son « bonheur » dans la surconsommation narcissique qui apporte au final une maigre et éphémère satisfaction personnelle ? Surconsommer pour être « plus » heureux est ce que nous appelons la « consomlation » (consommer pour se consoler). Apprendre la sobriété heureuse, plutôt que de pleurer sur ses pertes de revenus et de pouvoir d’achat, aidera certainement à limiter le malheur des gens durant la crise économique à venir.
Ceci est d’autant plus vrai que l’après coronavirus, tant attendu, risque de ne jamais exister et de se transformer en un pendant coronavirus permanent. En effet; de plus en plus de personnes pensent que le Covid deviendra endémique. Il est encore temps de changer…l’accumulation des richesses ne doit plus être un but !
Novethic a fait un tour d’horizon des actions positives pour l’environnement déjà acquises depuis le début de cette crise.
Le retour du confinement est un coup dur pour tous les Français et les Européens. Au printemps, nous avions cru à un « monde d’après » mais nos espoirs semblent douchés. Relevons la tête ! À la faveur des nombreux appels à changer de modèles, les lignes ont bougé ces derniers mois : La Chine s’engage sur le climat, l’agroalimentaire se fait plus économe, le Mercosur est rejeté… Il y a « des raisons d’y croire » ! Tour d’horizon des changements positifs pour l’environnement depuis la crise du Coronavirus
La neutralité carbone en Chine, au Japon, en Corée du Sud
Trois des plus grandes économies s’engagent sur le climat. La Chine, le Japon et la Corée du Sud viennent d’annoncer un objectif de neutralité carbone, en 2060 pour la première, en 2050 pour les deux autres. Ce n’est pas un petit engagement pour des pays dont l’économie repose massivement sur le charbon. Le mix électrique de la Chine repose par exemple à 62 % de charbon. L’effort de ces pays motivera aussi les États-Unis de rattraper leur retard pris sous l’ère Trump que ce soit dès 2020 ou plus tard. Du côté de l’Europe, la zone la plus avancée sur le climat, on accroît aussi ses ambitions malgré la brutalité de la crise sanitaire. Dans un discours sur l’État de l’Union en septembre, la Présidente Ursula von der Leyen a défendu un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990, contre 40 % actuellement.
Des pétroliers qui changent de paradigme (hum hum…vraiment ?)
La crise pétrolière, engendrée par la crise sanitaire mondiale, a forcé les majors a changé leur fusil d’épaule. Avec une demande en baisse et des prix faibles, plus question d’investir dans des mégaprojets à la rentabilité limité. Le PDG de Total Patrick Pouyanné a ainsi expliqué que la production de pétrole de l’entreprise allait stagner voire même décliner d’ici 2030. Une révolution copernicienne ! Il ajoute : « Nous sommes dans le Top 5 des producteurs de pétrole, nous voulons être dans le Top 5 des énergies renouvelables ».
La France rejette le Mercosur au nom de l’environnement
C’était un symbole du monde d’avant. Depuis 20 ans, l’Europe et le Mercosur, constitué de pays sud-américains, négocient un des plus vastes encore de libre-échange jamais conclu. Et ce dernier pourrait ne pas voir le jour pour des raisons environnementales. La France a annoncé début septembre s’opposer en l’état au projet car la « déforestation met en péril la biodiversité et dérègle le climat », a fait valoir Jean Castex. Un rapport a en effet évalué que la hausse de 2 à 3 % de la production de viande bovine qui résulterait d’une plus grande ouverture des marchés des deux continents devrait conduire à une accélération de la déforestation annuelle de 5 % par an. Ce traité pourrait faire basculer l’Amazonie dans ce que les scientifiques appellent le « point de non-retour »
Vélo : la petite reine est de retour
C’est une des conséquences inattendues du Covid-19. En avril, à la sortie du confinement, des centaines de citoyens ont décidé d’enfourcher leur vélo pour éviter la promiscuité imposée dans les transports en commun. En Île-de-France près de 150 km de pistes cyclables ont été créées en six mois pour faire face à ce nouvel engouement qui a également l’avantage de lutter contre la pollution de l’air. Selon le Club des villes cyclables, sur les 70 collectivités qui ont créé des « coronapistes » près de 80 % comptent les pérenniser. Le deuxième confinement pourrait asseoir encore plus cette nouvelle pratique dans les nouvelles habitudes de déplacement.
Le second souffle de la lutte contre le gaspillage alimentaire
Plus de 200 géants de l’agroalimentaire se sont engagés fin septembre à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030. Parmi eux, des mastodontes comme Unilever, Mondelez, McCain ou encore Kellogg. Chaque grand groupe doit également convaincre 20 de ses fournisseurs de s’engager dans cette démarche. Si aujourd’hui encore, près d’un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée, de nombreuses startups se sont engagées dans cette lutte ces dernières années. En France, Too good to go a ainsi réussi à ce qu’une cinquantaine d’entreprises de l’agroalimentaire révisent l’affichage des dates de péremption. Ces dernières, peu compréhensibles, sont responsables de 20 % du gaspillage alimentaire dans les ménages.
L’Europe oriente clairement les investissements verts
Financer ce qui est vert et s’écarter de ce qui est brun. Tel est l’objet de la taxonomie européenne révélée en décembre dernier. Un travail de titan pour orienter les investisseurs à travers une liste de secteurs favorables au climat et à l’environnement Une première au monde qui fait des émules au Canada, en Russie, en Chine… « L’idée que l’Europe doit être cohérente et se doter des outils nécessaires pour mettre en œuvre la transition progresse. La taxonomie va nous aider à changer les règles du jeu sur les marchés financiers pour une économie réellement alignée avec l’Accord de Paris », assure l’Eurodéputé Pascal Canfin, l’un des artisans de cet outil.
Débattre du monde de l’après Coronavirus
Source partielle: Novethic