Le traitement des véhicules automobiles en fin de vie
Après utilisation, les véhicules automobiles sont broyés avec des produits électro-ménagers et des ferrailles de démolition en vue de la récupération des métaux. Cette opération génère des Résidus de Broyage (RB). 25% environ du poids initial d’un véhicule se trouvent dans ces RB, dont un tiers de matières plastiques. Ces RB étaient auparavant mis en décharge. Cette solution n’est plus acceptable maintenant.
Pour résoudre ce problème, l’ensemble des industriels de la filière automobile française, appuyé par les Ministères de l’Industrie et de l’Environnement, a signé le 10 Mars 1993 un Accord Cadre, suivant lequel ils s’engageaient à diminuer progressivement les quantités de déchets mises en décharge. L’objectif est de réduire le pourcentage actuel de 25% du poids des véhicules en fin de vie, à 15% en 2002, puis 5% en 2015.
Pour cela, un schéma de traitement en quatre phases des VHU (véhicules hors d’usage) a été établi :
- Pré-traitement : mise en sécurité des véhicules (airbags…), dépollution ( batteries, huile, liquide de refroidissement, liquide de freins, carburant, fluide lave glace…)
- Démontage : sélection des pièces pour réutilisation (par exemple : démarreur) ou pour le recyclage des matériaux (par exemple PP dans les pare-chocs ou PVC pour les revêtements de sièges et tableaux de bord)
- Broyage : récupération des métaux ferreux et non-ferreux
- Traitement des RB : valorisation matière des résidus minéraux (verre…), valorisation énergétique des matériaux organiques restants (caoutchoucs…) ou, dans le futur, recyclage chimique ou mécanique.
En Europe, la Directive du Parlement Européen et du Conseil relative aux véhicules hors d’usage (Directive 2000/53/CE, J.O. du 21/10/2000 L 269/34) précise à l’article 7.4 que les véhicules réceptionnés, conformément à la directive 70/156/CEE et mis sur le marché à partir d’une date qui ne sera pas postérieure au 01/01/2005 devront être réutilisables et/ou recyclables au minimum à 85% en poids de véhicule et devront être réutilisables et/ou valorisables au minimum à 95% en poids par véhicule.
Il n’y a pas de hiérarchie systématique dans les options de valorisation des déchets. Chaque situation doit être examinée au cas par cas pour définir la meilleure solution de valorisation. Schématiquement, la répartition des 100 kg de pièces plastiques présentes dans les véhicules hors d’usage (modèles 1990) permet les options suivantes:
- # 20 kg environ pour 10 grandes pièces (pare-chocs, panneaux de porte, revêtements de sièges et planches de bord, réservoirs à carburant…) : un recyclage mécanique après démontage est l’option de valorisation souhaitable.
- 80 kg représentant 1500 pièces d’environ 50 g : ces pièces sont généralement trop petites pour être démontées et recyclées. Un autre type de valorisation doit être recherché.
Dans ce dernier cas, la valorisation énergétique est l’option de gestion des déchets préferable, car pour les très petites pièces, le temps de démontage est trop long pour que la valorisation par recyclage mécanique soit économique. Le coût de la main d’oeuvre de démontage dépasse en fait la valeur des matériaux récupérés.
Le recyclage, c’est bien beau, mais il faut surtout changer de paradigme concernant la voiture. Il faut combiner toute sorte de mobilité douce et abandonner la voiture personnelle