Vous aimeriez contribuer au développement d’une société plus juste et durable ? Vous avez des aspirations entrepreneuriales ? Lancez-vous dans l’économie sociale et solidaire (ESS) ! Dans les lignes qui suivent, nous vous présentons les ressorts de l’ESS et vous donnons quelques clés pour vous aider à initier votre projet.
L’ESS : présentation
Si son principe vous échappe, tentons de le définir et évoquons les principaux secteurs sur lesquels elle repose. La quête de sens, le souci de l’intérêt général, le devenir de la planète… peuvent tous être au centre des préoccupations des personnes animées par l’esprit d’entreprendre. Des profils à même de s’inscrire dans l’ESS, dans le but de réconcilier l’économie et le social, quelle que soit la nature du projet porté. L’ESS rassemble les entreprises de droit privé, à but non lucratif, ou à lucrativité limitée dont les acteurs veulent répondre aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés : emploi, éducation, écologie…
Dans le détail, il peut s’agir par exemple de projets visant à lutter contre la précarité énergétique, enrayer le surendettement et favoriser la réutilisation des déchets.
Les secteurs
En France, l’ESS représente un peu plus de 6 emplois sur 10 dans le domaine de l’action sociale. Elle porte plus de la moitié des emplois des sports et des loisirs (57% précisément), et contribue significativement aux activités financières et d’assurance avec près d’un emploi sur trois dans le domaine.
Dans les secteurs sociaux et du médico-social, les besoins en recrutement sont divers et variés. Les structures concernées ont notamment besoin d’éducateurs, de personnels soignants, de travailleurs sociaux et de professionnels qualifiés dans le nettoyage, la restauration ou encore la maintenance. Les entrepreneurs sociaux s’inscrivent en effet dans le contexte d’un pays vieillissant, car la France va en effet faire face à 700 000 départs à la retraite d’ici à 2025 : autant de seniors qu’il faudra soigner et remplacer. Actuellement, on compte environ 222 000 établissements employant 2,37 millions de salariés, soit 10,5% du total de l’emploi salarié français.
La forme juridique
Définie par ses pratiques et sa finalité, l’ESS n’impose aucune structure juridique particulière. Fondation, coopérative, mutuelle, entreprise commerciale d’utilité, sociale… c’est à vous de déterminer celle qui correspond le plus à votre projet. À titre d’information, ce sont les associations qui détiennent le plus fort volume de l’emploi solidaire (78 % contre 13 % pour les coopératives). On compte aussi bien des micro-entreprises que des organisations de grande taille, des entrepreneurs sociaux aux objectifs différenciés, qui échangent par exemple leurs expériences grâce au réseau Mouves. Le secteur est d’ailleurs prisé des indépendants qui aspirent à démarrer une activité humaine tout en profitant des avantages de l’auto-entrepreneuriat, largement répertoriés sur la plateforme pole-autoentrepreneur.com.
L’écologie et l’ESS
Vous aimeriez vous inspirer d’initiatives écologiques concrètes déjà mises en oeuvre par des entrepreneurs ? Des travaux d’études et d’actions en ont recensé quelques-unes : l’Agence Régionale Energie Climat (AREC) et la Direction Régionale de l’Environnement et de l’Energie (DRIEE) d’Ile-de-France ont publié un bilan baptisé “Les acteurs de l’ESS porteurs d’innovation au service de la transition écologique.”
Dans ce document, on trouve des exemples de pratiques identifiées dans la région francilienne qui répondent aux enjeux environnementaux. On pense tout d’abord à l’association Aurore qui se consacre à cultiver le lien social et la solidarité par l’activité de jardinage, tandis que l’association Au fil de l’eau s’efforce de rapprocher les citoyens de leurs cours d’eau en organisant des activités fluviales solidaires et écologiques.
Des écogestes aux modes de déplacement plus propres
La façon de travailler, de produire et de consommer sont d’autres dimensions sur lesquelles les acteurs de l’ESS ont un impact considérable. Toujours en Île-de-France, plusieurs structures se distinguent par leurs actions vertueuses. Il s’agit tout d’abord de Halage qui sensibilise les salariés aux écogestes, de Wimoov qui mobilise des partenaires de l’emploi autour d’un projet de mobilité durable, l’association La Bouilloire fondée en 2000 qui s’illustre en rationalisant les modes de déplacement et le temps de trajets des salariés… Sans oublier IDEMU spécialisée dans la formation des travailleurs sociaux à la prévention de la précarité énergétique.
Un projet dans l’ESS ? La pratique
Pour faire aboutir votre projet et devenir acteur de l’ESS, voici les principales étapes à accomplir.
Il vous faut en premier identifier un besoin auquel vous êtes capable de répondre : une innovation, une nouvelle organisation ou encore en conjuguant plusieurs compétences. À l’image d’un élu de terrain, vous avez tout intérêt à assister aux réunions de quartier, à vous intéresser à toutes les problématiques locales et à participer aux événements prisés des professionnels. Pour déterminer un modèle économique qui tient la route, il est primordial d’avoir au préalable une idée solide et qui rende réellement service aux citoyens et à la planète.
Faites un état des lieux des projets qui s’apparentent au vôtre. Il peut s’agir de personnes qui se préparent à lancer leur activité et de celles qui répondent déjà aux besoins que vous avez identifiés. C’est à vous de considérer dans quelle mesure vous pourriez devenir une valeur ajoutée à ce type de projet, et non l’un de ses multiples substituts.
Que ce soit par une association ou autre forme d’entreprise, vous devez nécessairement vous inscrire dans une démarche d’utilité publique. Pas de fausse humilité : assumez votre engagement et attirez autant que faire se peut les projecteurs sur votre activité. Des proches aux anciens collègues de travail en passant par les parties prenantes de l’ESS que vous avez peut-être déjà sollicitées, faites du bruit et gagnez en crédibilité en montrant que votre positionnement est conforme aux principes de l’économie verte et solidaire.
Un business plan du béton
La rédaction d’un business plan convaincant est une condition sine qua non même dans le milieu de la solidarité. Si votre projet n’a pas pour finalité première de générer des bénéfices, vous devez néanmoins monter un dossier solide qui va lui aussi contribuer à vous crédibiliser auprès de vos interlocuteurs. Il vous servira dans vos recherches de financements et de partenariats, ainsi que dans vos démarches de communication.
À l’issue de cette phase, vous serez d’autant plus armé pour mettre en avant votre projet. Ayez à l’esprit que votre activité participera au développement économique, mais surtout sociétal et environnemental. À ce titre, elle est notamment susceptible d’être soutenue par des acteurs politiques.