Je rebondis sur le courrier de Pierre Surun paru dans le Ouest France de samedi dernier (9 avril 2005).
Je me suis interrogé sur la vitesse moyenne réelle d’un automobiliste qui d’après Pierre Surun met 500 euros par mois dans sa voiture.
Même si sur autoroute la vitesse maximum autorisée est de 130 km/h, on n’arrive généralement pas à dépasser les 100 km/h de vitesse moyenne sur ces longues étapes d’asphalte. Il faut compter les arrêts pour se reposer et souvent on ne se prive pas lors de ces longues étapes. Pour s’assurer que la vitesse moyenne sur autoroute ne dépasse pas les 100 km/h, il suffit d’observer les camions que l’on double deux fois sur les longs périples et qui ont profité de notre arrêt pour reprendre de l’avance. Sur les longs trajets sur routes nationales et départementales, la moyenne tombe à 60 km/h en respectant les limitations de vitesse. Avec les trajets quotidiens, davantage de trajets en milieu urbain, on s’aperçoit que la moyenne globale de l’automobiliste est de seulement 40 km/h. Soit la vitesse respectable d’une voiture sans permis ou soit encore deux fois la vitesse d’un vélo droit : 20 km/h !
Mais il faut ajouter à cela le « temps perdu à gagner de l’argent » pour se payer le droit de rouler en voiture. En me basant sur les 500 euros par mois de Pierre Surun qui représentent le coût total d’une voiture, j’ai compté qu’en moyenne les français travaillent 650 heures/an pour se payer l’achat du véhicule, l’entretien, l’assurance et aussi les impôt pour entretenir la voirie.
Avec mes 40 km/h de vitesse moyenne et sachant que les français parcourent en moyenne 14000 km par an (moins pour les essences et davantage pour les diesels), j’en déduis que les français roulent 350 heures par an (soit grosso modo 1 heure par jour, ce qui donne un bon ordre de grandeur).
En cumulant le temps passé à travailler pour se payer ce droit au déplacement automobile et le temps réellement passé dans sa voiture pour se déplacer, on s’aperçoit que la vitesse moyenne tombe à 14 km/h (14000 km / 350 h + 650 h).
Ajoutons à cela les coûts sociaux et économiques engendrés par la pollution et la vitesse moyenne réelle tombe à 8 voire 6 km/h.
Et j’en viens à la conclusion toute simple : à ce rythme là, ne serait-il pas préférable que nous utilisions ce que la nature nous a donné, à savoir nos jambes !
Et j’ouvre cette réflexion sur l’intérêt que peuvent présenter les vélos couchés. Ces vélos sont jusqu’à 30% plus efficaces que les vélos droits et on peut atteindre presque facilement des vitesses moyennes de l’ordre de 25 à 30 km/h. Quand on connaît la vitesse réelle d’une voiture, cela vaut le coup de se pencher sur la possibilité de remplacer sa voiture par un vélo efficace.
Eric Souffleux, nantais de 26 ans. (courrier envoyé le 13 avril 2005)
Publication dans le Ouest France du 14 et du 15 avril 2005.