La barre symbolique des 50$ le baril de pétrole a été franchis ces jours derniers.
Oui les médias ont raison : dans l’absolu le pétrole n’a jamais été aussi cher mais qu’en est-il en relatif ? En prenant en compte le niveau d’inflation et le coût de l’argent ?
Dans ce cas là : les médias se trompent lourdement comme le montre la courbe suivante dont les prix du baril ont été rapportés au prix du dollar de 1998.
Cotation du brut depuis 1860, en monnaie courante et constante. Source : CME, cliquez pour agrandir
Au début des années 80 le pétrole était donc bien plus cher que maintenant puisqu’il était, en $ de 1998, à près de 70 $. Evidement c’était les conséquences de la 2ieme crise pétrolière mais les prix ont tout de même été bien supérieurs à 50 $ pendant prés de 4 ans !
Autre point qu’il faudrait actuellement prendre en compte dans le prix du pétrole : les rejets en CO2.
Certains experts estiment le coût (futur environnemental) entre 10 et 40$ la tonne de CO2 rejeté dans l’atmosphere. D’autres parlent, mais c’est sans doute abusif, de 80 à 100 $. Prenons raisonnablement une moyenne basse de 20$ la tonne.
Une tonne de pétrole brûlée rejette en moyenne 2.5 fois sa masse sous forme CO2.
Un baril pèse 127 kg et rejettera donc 320 kg de CO2 environ.
D’où un « surcoût » du baril de 0.32 * 20 = 6.4 $. Soit plus de 10% le cours déjà actuel. Donc bien plus sur un baril faible. Avec l’estimmation haute à 100 $ la tonne nous multiplions par 5 ce chiffre soit plus de 50% d’augmentation et plus de 100% d’augmentation avec un baril à 25 $.
En savoir plus:
– Le vrai prix du pétrole corrigé par l’inflation
– L’argent et les revenus du pétrole brut
– Pouvoir d’achat, SMIC et pétrole: combien d’heure de travail?
Nombre d’heure de travail nécessaire depuis 1990 pour acheter du pétrole, en monnaie constante. Source: Econologie.com, cliquez pour agrandir