moustique tigre

Western Blot, un outil fiable de diagnostic des maladies vectorielles ? Quel rôle contre la COVID-19 ?

Avec le réchauffement climatique qui s’intensifie, de nombreux domaines dans nos vies se retrouvent chamboulés. C’est également le cas pour le secteur de la santé…malheureusement. Il y a bien sur une augmentation des pathologies liées directement aux fortes chaleurs (maladies cardiaques et respiratoires notamment) et celles liées aux déplacements des populations (maladies virales). Mais de manière tout aussi préoccupante, un certain nombre de maladies vectorielles pourraient apparaitre, se multiplier, ou s’étendre à de plus larges zones géographiques du fait de l’acclimatation de certains vecteurs de maladies, comme les tiques à propos de la maladie de Lyme ou le moustique Tigre pour le Chikungunya.

Mais qu’est ce qu’une maladie vectorielle ?

On nomme maladies vectorielles, les maladies qui se transmettent à l’homme par le biais d’un insecte (par exemple le moustique), d’un acarien (par exemple la tique) ou d’un être vivant qui en est le vecteur. Les maladies transmises par ce vecteur peuvent être parasitaires comme c’est le cas pour le Paludisme

Elles peuvent aussi être bactériennes, on peut alors citer la maladie de Lyme transmise à l’homme par la morsure d’une tique infectée par des bactéries de la famille des Borrelia. Enfin il peut aussi s’agir de maladies virales telles que la Dengue, le virus du Chikungunya, ou encore le virus Zika

Avec le changement climatique, on constate deux phénomènes faisant craindre une augmentation de maladies vectorielles dans les années à venir. Tout d’abord, les hivers sont généralement plus doux et le cycle de vie des insectes et acariens impliqués dans la transmission de ces maladies s’en retrouve chamboulé. Les gelées prolongées qui venaient interrompre leur reproduction sont aujourd’hui moins nombreuses, ce qui permet leur plus grande prolifération.

D’autre part, les conditions climatiques nécessaires à la survie de ces insectes ou acariens sont désormais retrouvées dans de plus larges zones géographiques. Les maladies peuvent alors coloniser ces nouveaux secteurs, apportées par l’arrivée de leurs vecteurs. Ainsi on constate actuellement de plus en plus de cas de maladies dites « tropicales » dans le sud de la France. Cela fait suite à l’arrivée sur notre territoire du moustique tigre. Un autre exemple à citer serait la propagation des chenilles processionnaires. Elles ont pu être observées dans le nord de la France ces derniers étés suite aux fortes chaleurs. Bien que n’apportant pas de maladies vectorielles, elles ont également entrainé leurs propres inconvénients notamment vis à vis des espèces autochtones.

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Sources : Fiche thématique du 9 juillet 2019 du site gouvernemental au sujet des maladies vectorielles.
Article de l’ONU traitant des effets du réchauffement climatique sur la santé.

Qu’est ce que la technique du Western Blot ?

Dans ce contexte il est particulièrement intéressant de pouvoir tester rapidement et avec fiabilité la positivité d’un individu à ces différentes maladies. Il existe de nombreuses possibilités de tests mais toutes n’ont pas la même efficacité. C’est le cas par exemple du test Elisa, relativement rapide mais assez susceptible d’entrainer de faux positifs ou plus rarement de faux négatifs.

Le Western Blot est un test un peu plus complexe à réaliser, mais il est aussi connu re reconnu pour sa fiabilité ! Il utilise la détection de protéines spécifiques dans un échantillon. Ces protéines sont identifiées grâce à l’utilisation d’anticorps dirigés contre elles mêmes. Le Western Blot permet alors de visualiser la détection de ces protéines à l’aide de la technique du transfert sur membrane.

Pour en savoir plus sur la technologie du Western Blot, nous vous invitons à regarder cette petite vidéo :

Actuellement, le Western Blot est utilisé principalement dans le cadre de la maladie de Lyme et du VIH. Il permet de venir confirmer un résultat donné positif lors d’un test Elisa par exemple.

Utilisation dans le cadre de la maladie de Lyme

La maladie de Lyme se transmet à l’homme par la morsure d’une tique contaminée par une bactérie appartenant au complexe des Borrelia Burgdorferi. Après la morsure, si la tique reste longtemps en place avant d’être découverte ou si elle est retirée de manière inappropriée, elle peut relâcher dans l’organisme humain ces bactéries qu’elle avait auparavant contractées.

Il y a alors deux scénarios possibles.

Dans le premier, le système immunitaire de la personne contaminée réagit rapidement à l’infection. Le traitement antibiotique est alors donné suite aux symptômes décrits : forte fièvre, fatigue, maux de tête, érythème cutané migrant…

Les tests ne sont alors pas utiles au diagnostic de la maladie, puisque l’organisme n’a pas encore eu le temps de fabriquer des anticorps. Cependant un test de contrôle pourra être effectué quelques semaines plus tard. Ce test est en général un simple test Elisa, qui sera complété par un Western Blot en cas de résultat positif. Cependant si les antibiotiques ont été pris dès les premiers symptômes il est peu probable de devoir recourir à un Western Blot.

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Dans le second scénario, les symptômes ne se manifestent pas directement suite à la piqûre, mais des troubles apparaissent plusieurs mois plus tard. Cette forme a longtemps été décriée en France, mais elle commence à être reconnue. Elle a récemment été inclue dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé

Dans ce cas, les tests de dépistage prennent tout leur sens pour diagnostiquer une éventuelle maladie de Lyme. Les recommandations préconisent un test Elisa, suivi d’un Western Blot de confirmation en cas de résultat positif. Cependant, la HAS préconise désormais le Western Blot également en cas de symptômes évocateurs !

Malgré la plus grande fiabilité du test Western Blot, l’exemple de la maladie de Lyme permet également d’en explorer les limites. Ainsi le test en lui même peut être particulièrement fiable, mais il s’agit également de lui faire rechercher la bonne information. Ainsi selon l’association France Lyme, il existe par exemple une différence entre le Western Blot classique contre la maladie de Lyme qui ne recherche que la souche de Borrelia Américaine, et celui de la marque commerciale Mikrogen qui inclut dans ses recherches les souches européennes de la bactérie.

Cette subtilité pourrait expliquer une partie des tests Western Blot négatifs sur des patients ayant les symptômes de la maladie de Lyme. Le problème n’étant alors pas la sensibilité du test, mais sa fiabilité relative en fonction de l’environnement du patient. En diagnostic médical, comme assez souvent ailleurs en Médecine (et en Science en générale), il n’y a pas de certitudes absolues à 100% !

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Nous l’avons d’autant plus constaté depuis la crise pandémique du Covid-19, autant sur les études, que les traitements, que les tests diagnostics du Sars-COV2. Aucun n’est fiable à 100% !

Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire ces pages actualisées en permanence sur la Maladie de Lyme

Western Blot et Covid-19

Bien que la maladie de la Covid-19 ne soit pas à proprement parler une maladie vectorielle, puisque se transmettant d’humain à humain, il peut être intéressant de se demander si la technologie du Western Blot peut être utilisé pour diagnostiquer de manière plus fiable la présence du Sars-COV2. Cette remarque est d’autant plus importante que de nombreux individus ne développent pas de symptômes apparent de leur infection à la Covid-19, tout en étant contagieux !

Si elle ne semble pas à première vue être utilisée pour le dépistage grand public de la Covid-19 au profit de test plus simple comme les tests covid PCR ou antigéniques, elle est par contre citée à plusieurs reprises pour sa potentielle utilité dans le développement des vaccins contre la maladie. Elle pourrait contribuer à mettre en évidence les différentes protéines pouvant être ciblées lors d’une vaccination.

La recherche a également eu recours à la technologie du Western Blot dans ses investigations au sujet de la Covid-19. On a par exemple le Pr. Michel Drancourt de l’IHU Méditerranée Infection qui décrit l’utilité du Western Blot pour l’IHU dans la lutte contre la Covid.

Par exemple pour évaluer la réponse immunitaire des individus face à la maladie, ainsi que pour analyser la réponse immunitaire des personnes vaccinées. Ceci est très bien détaillé dans la vidéo suivante :

En conclusion, que ce soit pour son rôle dans la confirmation d’un diagnostic, pour son aide à l’élaboration de vaccins ou pour ses utilités à des fins de recherche médicale, la technologie du Western Blot semblerait pouvoir apporter à l’avenir de précieuses informations dans la lutte contre les maladies vectorielles. Une question ? Parcourez le forum santé et environnement

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