
Tout ça pour dire que je revendique pleinement son titre et qu'il n'est pas l'effet du hasard: le nouveau fil intitulé "À mort la voiture électrique... et vite!!" me conforte dans ce choix.
D'abord, il s'agit d'une interrogation, non d'une affirmation, même si des esprits soupçonneux, mais surtout lucides, y verrons un effet de rhétorique, puisque j'ai préalablement tranché la question en pratique.
Pourtant la question mérite d'être posée et ce, à plusieurs niveaux. Le vélo ordinaire recèle en effet une ambiguïté originelle: il possède une capacité extraordinaire à maximiser l'effort musculaire direct qui ne trouve pas d'équivalent dans les autres engins de locomotion (dans les autres cas, l'effort musculaire est indirecte puisqu'il fait appel à une source d'énergie externe qui ne surgit pas d'elle-même), c'est à dire que l'utilisation du vélo possède un excellent ratio sur ses conséquences négatives par rapport à ses prestations à l'usage. D'un autre point de vue, il appartient aussi aux premières machines produites industriellement et contenait en germe tout ce qui allait advenir, il en fut le prototype.
Quant au vélo électrique, on peut l'analyser en terme de subsidiarité ou en soi. Dans le premier cas, ses avantages sont incontestables: diminuant l'usage de la voiture ou s'y substituant (spécialement la seconde voiture d'un ménage), il bénéficie facilement de cette comparaison.
Il est plus pertinent de comparer vélo simple et vélo électrique si l'on veut approfondir la question. Le premier, on l'a vu, est simple, durable et utilise peu de consommables alors que le second nécessite en plus l'emploi de matériaux dont les conséquences ne sont pas négligeables, en outre, la durée de vie des composants électriques est limitée, spécialement en ce qui concerne la batterie.
À ce constat, il faut opposer deux catégories d'arguments; d'abord la quantité limitée de matériaux très problématiques en termes environnementaux ou sociaux (dans l'absolu, mais surtout par rapport aux voitures électriques), ensuite la spécificité du VAE sur le vélo qui réside dans la possibilité d'un usage plus étendu en fréquence comme en amplitude, ainsi que sa capacité à correspondre aux possibilités d'usagers disposant d'une moindre capacité physique.
Sa motorisation, telle qu'elle se décline à ce jour, me semble en effet effectuer une synthèse intéressante entre limitation de l'effort maximal et l'incitation à une pratique physique plus régulière et plus longue, ce que j'ai traduis par la formule explicite: "pédaler moins fort pour pédaler plus longtemps".