par Forhorse » 07/12/18, 21:34
Pour coupler 2 génératrices alternatif il faut qu'elle soient en phase, la synchronisation manuelle est possible mais assez délicate.
Dans la pratique il faudrait jouer sur la vitesse du moteur entrainant le groupe afin d'avoir une fréquence à peine plus élevée que le réseau ou a peine plus faible (genre 50.01Hz ou 49.99Hz) afin que l'un puisse "rattraper" la phase de l'autre et coupler les 2 au moment où ils sont exactement en phase.
A ce moment là le groupe se verrouille sur le réseau (puisque celui-ci à une impédance plus faible, c'est lui le "maitre") et c'est donc le réseau qui impose la vitesse de la génératrice. Ensuite ça dépend de la puissance avec laquelle tu entraines la génératrice. Si elle est trop faible, c'est le réseau qui entraine le moteur du groupe et dans ce cas tu consommes du courant sur le réseau, si elle est suffisante tu produits du courant qui est injecté sur le réseau.
Un vrai groupe qui peut être raccordé au réseau à un synchroniseur qui fait l’opération automatiquement.
Si le couplage se fait au mauvais moment, tu crées un formidable court-circuit et la génératrice de ton groupe part en fumée.
Dans le temps, les anciens faisaient ça manuellement avec une simple lampe à incandescence. Les neutres de la génératrice et du réseau restaient couplés, et on plaçait une lampe (tension nominale du double de la tension réseau) entre la phase de la génératrice et celle du réseau. La luminosité de la lampe indiquait la si les deux sources étaient en phase ou non : plus la lampe brillait moins elles étaient en phase. Le but du jeu était donc d'arriver à coupler les 2 sources pile au moment où la lampe était éteinte.
Je suis sur qu'en cherchant un peu sur youtube on doit trouver une démonstration de cette méthode.
Une autre méthode pour un groupe électrogène est d'utiliser la génératrice en moteur (démarreur) comme ça pas de problème de couplage ni de synchronisation, la génératrice est déjà à la bonne vitesse et en phase.
Mais le moteur thermique qui l'entraine doit être prévu pour être mis en fonction "à la volée".
Je crois que c'est cette méthode qui est utilisée pour les groupes de secours dans les applications sensibles.
Pour l'anecdote, j'ai travaillé dans une usine qui ne pouvait pas se permettre des arrêts de process non planifiés à cause d'une coupure de courant. les pertes provoqué par un arrêt non prévu, et les temps de nettoyage et de remise en route avaient justifiées l'installation de 3 énormes groupes électrogènes capables d'alimenter toute l'usine (les moteurs étaient pratiquement de la taille d'un moteur de locomotive diesel et les génératrices sortaient du 20kV directement)
En cas d'orage, et donc en cas de risque de coupure du réseau, on basculait sur les groupes : après une période de mise en température et en régime des moteurs thermiques, les génératrices étaient donc synchronisée automatiquement avec le réseau puis couplées à celui-ci. Quand cette première étape s'était déroulée correctement, l'usine était découplée du réseau et passait en autonomie le temps de l'orage.
Quand le risque était passé, on procédait dans l'ordre inverse : on resynchronisait les génératrices avec le réseau, avant de coupler à nouveau les deux pour finalement arrêter les groupes.
Même procédures en cas de jours EJP, car (à l’époque en tout cas) il était moins cher de bruler du fioul dans les groupes que de payer le courant à prix fort.
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