Une vidéo raconte les dérives idéologiques d'une université américaine
Sous couvert d'antiracisme, le campus Evergreen a instauré un régime de la terreur discriminant les Blancs.
Une réalisation vidéo qui résume en français les événements advenus à l'Université d'Evergreen, aux États-Unis, connaît un succès fulgurant. Mis en ligne le 8 juillet 2019 sur YouTube, le documentaire de 52 minutes intitulé «Evergreen et les dérives du progressisme» a déjà été consulté quelque 80'000 fois à l'heure où nous écrivons ces lignes. Cette vidéo tire ses images d'archives datant de 2017, tournées par des élèves et des enseignants à l'Evergreen State Campus, dans l'État de Washington, et son éditeur y ajoute une traduction française, une analyse et des commentaires personnels.
De quoi s'agit-il? Dans cette université de tradition progressiste, le parti pris a été de laisser carte blanche aux professeurs. Si ce système a permis de jouer un rôle d'incubateur et d'explorer une certaine créativité, il a dégénéré à partir du moment où le nouveau directeur, George Sumner Bridges, a pris ses fonctions en 2015. Décidant d'attribuer un nouveau comité d'éthique chargé de veiller à ce que l'équité soit respectée dans le campus, notamment en matière de discrimination raciale, de genre ou d'identité sexuelle.
Ayant reçu les pleins pouvoir de la direction, ce nouvel ordre moral a dicté une idéologie autoproclamée antiraciste, dérivant de la théorie de l'intersectionnalité, faisant régner la terreur pour toute personne cherchant à contredire la manière de veiller à l'équité.
Des professeurs humiliés
Dans la vidéo, on aperçoit notamment des scènes d'enseignants humiliés par des étudiants les encerclant et les insultant en les empêchant de se défendre de l'accusation de racisme proférée à leur encontre. À Evergreen, un enseignant, Bret Weinstein, a notamment dû démissionner, car son intégrité corporelle ne pouvait plus être garantie par la police du campus.
Sa faute? Avoir envoyé un e-mail de protestation contre la nouvelle directive proposée pour le day off, une journée où les «personnes de couleur (littéralement traduit de l'expression «people of color», utilisée là-bas)» ne viennent pas au campus pour montrer le rôle qu'elles jouent dans la société. Cette nouvelle directive demandait aux Blancs, élèves et enseignants, de rester chez eux.
Bret Weinstein, voyant une différence de taille entre la volonté propre d'une communauté de manifester par son absence et l'interdiction de fréquenter un lieu dictée à une communauté, a souligné l'impossibilité de la prétention antiraciste de la directive discriminant des personnes en fonction de leur couleur de peau. Dès ce moment, il a connu un bashing d'étudiants militants et n'a été soutenu ni par la direction ni par ses collègues.
Les Blancs coupables par nature
On apprend aussi que des pratiques discriminantes, comme le fait de réserver la nourriture, les tables et les chaises en priorité pour les «personnes de couleur», étaient tolérées.
Parallèlement, des enseignants de plus en plus radicaux étaient invités à dispenser des cours à Evergreen, notamment la sociologue Robin DiAngelo (dont le livre best-seller est ici présenté par Slate.fr en français), affirmant en substance que toute interaction sociale est teintée de racisme, que tous les Blancs sont par nature complices d'une supposée «suprémacie blanche» ou encore que la question n'est pas de savoir «si c'était raciste» mais «comment ça l'était».
Une autre enseignante va même jusqu'à affirmer que demander aux «personnes de couleur» comment elles subissent le racisme en détail était du «racisme avec un grand R».
Suite à ces événements, les inscriptions à l’Université d'Evergreen ont chuté de 25%, passant à quelque 3000 étudiants en 2018 pour plus de 4000 en 2014.
https://www.tdg.ch/monde/ameriques/une- ... y/17388943
La vidéo: